Le « Nolebang » comme lieu d’évasion


Vous connaissez le « Big Bang », mais savez-vous ce que sont les « Nolebang » en Corée ? C’est un lieu d’expression existentielle, si l’on peut dire. Ou plus simplement, une salle pour le chant (tout comme les « PC Bang », salles de jeu informatique).

La vie des Coréens se partage entre la vie sociale, la vie familiale et la « vie du chant ».

Les deux premières étant régies par les lois très rigides du confucianisme, les Coréens ont cherche un espace qui leur permette de s’exprimer librement, un lieu d’evasion. Les protocoles coréens de salutation et de présentation ne facilitant pas une prise de contact spontanée, les coréens développent une certaine résistance à la conversation « sur la pluie et le beau temps ». Le concept de « lieu expression individuelle en public » était né.

Le Dieu du chant et de la danse qui cherchait le peuple auquel il léguerait ces deux talents pour sauver l’univers jeta son dévolu sur la Corée !

Par la suite, l’influence du chamanisme qui permet de communiquer avec les dieux, entre autre par le chant, finit de convaincre Le peuple coréen qui était destiné à chanter et à danser tout au long de sa vie.

Et il est vrai qu’un coréen ou coréenne a un don inné pour le chant et la danse.

Vous aurez beau susurrer « tcha tchang tcha tchang ouri aki » (l’équivalent de fait dodo colas mon petit frère) à votre rejeton, vous n’en ferez pas tout autant une star des « Nolebang » : le talent pour le chant ne s’acquiert pas en Corée il est inné.

Cependant la pression sociale ayant contaminé jusqu’à cet ilot de liberté, des écoles de chant ont fait leurs « kimchis gras » en proposant des cours intensifs préparatoires aux soirées « Nolebang ».

L’importation du « karaoké japonais » fit fureur en Corée dans les années 90 jusqu’à ce que les tenanciers de bar realisent que la compétition entre tablées et l’acharnement de certains a ne plus lâcher le micro débouchaient inévitablement sur des pugilats.

En consequence de quoi, ils décidèrent de cloisonner leurs salles en boxes de chant, ce qui conduit au « Nolebang » tel que vous l’avez peut-être vu à Séoul.

Sinon venez en Corée pour essayer vos cordes vocales ! Il y a plus de 30000 « Nolebang » en Corée, dont 8744 a Séoul et la fréquentation moyenne est bimensuelle dans le cadre professionnel (avec un pic en décembre), et peut aller jusqu’à être hebdomadaire en incluant les soirées de « promos » (d’école, d’université, d’embauche, etc…), les soirées en famille…

Vos collègues, vos enfants se feront un plaisir de vous faire découvrir ce pan de leur culture vocale et ne manqueront pas de vous ovationner même si vous ne faites que 70% sur “love me tender” ou “only you” ; vous n’êtes pas élus des dieux comme les coréens quand même !!!