Nous voici en Novembre! Le premier réflexe qui vient en évoquant ce mois est celui d’une certaine tristesse. A cause des jours gris des nuages de l’automne et à cause de l’évocation de nos chers disparus. Les chrétiens, que nous sommes, partagent ce sentiment de douleur de la séparation d’avec ceux qui nous ont quittés avec tous les hommes de la terre. Et il est bien qu‘il soit ainsi, c’est la preuve que nous vivons les pieds sur terre, confrontés aux mêmes difficultés que nos contemporains.
Mais c’est peut-être un mois privilégié pour témoigner au monde de ce qui fait la spécificité de notre relation avec Dieu.
Saint Paul souhaitait déjà que nous ne soyons pas “comme ceux qui n’ont pas d’Esperance.” Une certaine mentalité ambiante qui prétend pouvoir nier l’existence du Royaume de Dieu se trouve ici au pied du mur, même si elle refuse de le reconnaître et même si elle essaie de s’étourdir pour ne pas “voir”.
Méditons quelques lignes du Livre de la Sagesse : il est très moderne dans sa formulation et nous renvoie à l’essentiel ! : “Par notre espérance, nous avons déjà l’immortalité.” La liturgie aime nous le redire: “Pour nous, la vie éternelle est déjà commencée.” Le Livre de la Sagesse (Sg 3, 1-7) : “La vie des justes est dans la main de Dieu, aucun tourment n’a de prise sur eux. Celui qui ne réfléchit pas s’est imaginé qu‘ils étaient morts ; leur départ de ce monde a passé pour un malheur ; quand ils nous ont quittés, on les croyait anéantis, alors qu’ils sont dans la paix. Aux yeux des hommes, ils subissaient un châtiment, mais par leur espérance ils avaient déjà l’immortalité...“
Puis, mettons-nous à l’école du Saint Père, Benoît XVI, apprenons à ne pas avoir peur de la mort mais au contraire à l’apprivoiser comme, dit-il, un “instrument de libération du mal et un chemin privilégié d’assimilation à Dieu!“
Benoit XVI (prière de l’Angelus du 1r novembre 2010) “La liturgie du 2 novembre et le pieux exercice de se rendre au cimetière nous rappellent que la mort chrétienne fait partie du chemin d’assimilation à Dieu et qu‘il disparaîtra lorsque Dieu sera tout en tous. La séparation des liens d’affection terrestres est assurément douloureuse, mais nous ne devons pas la craindre car celle-ci, accompagnée par la prière de l’Eglise, ne peut pas briser le lien profond qui nous unit au Christ. A cet égard, saint Grégoire de Nysse affirmait: “Celui qui a créé chaque chose dans la sagesse, a donné cette disposition douloureuse comme un instrument de libération du mal et une possibilité de participer aux biens espérés.”
Chers tous, ce mois de novembre où nous prions pour les défunts nous invite a réaliser une grande mission : Dire “oui” à la grâce de chaque instant… en faveur de ceux qui comptent sur nous pour progresser vers la vision bienheureuse de notre Seigneur Dieu.
Père Philippe BLOT – MEP