Pour ce mois de février l’intention de prière proposée par le Saint-Père, notre Pape Benoît XVI, m’a un peu surpris ! : « Prions pour que ceux qui souffrent de guerres et de conflits soient des protagonistes d’un futur de paix ! »
Mon premier mouvement a été de penser : ceux qui souffrent des guerres et des conflits sont des « victimes », pas des « protagonistes » !
A la réflexion j’ai réalisé que ma « protestation » était trop humaine, trop empreinte du pessimisme contemporain !
Le saint Évangile, et l’enseignement de l’Église, qui le transmet depuis des siècles, seraient « trahis » si on cédait à cette pente descendante trop humaine !
En Jésus-Christ, les victimes sont les vrais vainqueurs ! Notre perspective est d’entrer dans le Royaume de Dieu ! Et c’est ainsi que nous pouvons lire dans les Actes des Apôtres :
« Paul et Barnabé affermissaient le courage des disciples ; ils les exhortaient à persévérer dans la foi, en disant : « Il nous faut passer par bien des épreuves pour entrer dans le Royaume de Dieu. » (Ac 14, 22)
Dans son message pour la journée mondiale des malades qui sera célébrée ce 11 février 2013, le Pape Benoît XVI nous ouvre des perspectives courageuses dans ce sens. Je vous en cite quelques brefs extraits. Mais ce message destiné aux malades vaut le mérite d’être lu en entier surtout si vous ou vos proches sont « visités » par la souffrance :
Extraits du Message du Pape Benoît XVI à l’occasion de la 21ème journée mondiale des malades :
S’adressant aux malades, le Saint-Père fait d’abord une citation du Concile Vatican II :
« Qu’à tous parviennent les paroles rassurantes des Pères du Concile œcuménique Vatican II : « Vous n’êtes ni abandonnés ni inutiles ; vous êtes les appelés du Christ, vous êtes Sa transparente image. »
Plus loin Benoît XVI cite sa propre encyclique « Spe Salvi » :
« Ce n’est pas le fait d’esquiver la souffrance, de fuir devant la douleur, qui guérit l’homme, mais la capacité d’accepter les tribulations et de mûrir par elles, d’y trouver un sens par l’union au Christ, qui a souffert avec un amour infini. »
Faisant ensuite allusion à l’Année de la Foi dans laquelle nous sommes engagés, le Pape cite plusieurs exemples de Saints qui ont participé à cette corédemption en union avec les souffrances et la Passion de Jésus-Christ… dont Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face :
« Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, « experte en scientia amoris (science de l’Amour) » (expression empruntée au bienheureux Jean-Paul II) sut vivre « en union profonde avec la Passion de Jésus », la maladie qui la conduira « à la mort à travers de grandes souffrances » (expression du Pape Benoît XVI lui-même).
Pour terminer nous pourrons méditer sur le mystère de la souffrance… Ceux qui souffrent dans leur corps ou leur esprit ne sont pas des inutiles mais des corédempteurs s’ils s’unissent avec Jésus !
Il faut à l’Amour des preuves ! Puissions-nous ne pas rester sourds à l’appel de Jésus tout en restant humbles : soyons de plus en plus petits comme l’a été saint Jean Baptiste. N’est-ce pas cela que nous rappellera la Parole de Dieu au cours de la Messe du mercredi des Cendres au milieu de ce mois de février ?
Passez aussi un saint Carême avec Jésus qui nous dit dans le creux de l’oreille : « Le chemin qui vous conduit au Royaume est escarpé, allez doucement et prudemment ! N’ayez pas peur ! Avec Moi ne craignez rien ! »
Père philippe BLOT.mep