INTERVIEW exclusif avec sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face

1 -Thérèse, explique-moi ton désir ardent d’entrer toute jeune au Carmel de Lisieux.

Je voulais aimer, aimer Jésus avec passion. L’appel divin était si pressant que s’il m’avait fallu traverser des flammes, je l’aurais fait pour être fidèle à Jésus. Je sentis que le Carmel était le désert où le bon Dieu voulait que j’aille me cacher. Je le sentis avec tant de force qu’‘il n’y eut pas le moindre doute dans mon cœur. C’était la certitude d’un appel divin car “Jésus étant monte sur la montagne appela à Lui ceux qu’Il avait choisis et ils vinrent à Lui.”(Mc3, 13). voilà bien le mystère de ma vocation, de ma vie toute entière et surtout le mystère des privilèges de Jésus sur mon âme. Il n’appelle pas ceux qui en sont dignes, mais ceux qu’‘Il Lui plaît.

2 -Qui donc est Jésus pour toi?

Pour moi, Jésus est “l’océan de l’Amour”. C’est bien Lui le divin Mendiant de l’Amour qui demande l’hospitalité et qui dit “merci” en demandant toujours davantage à proportion des dons qu’‘Il reçoit. Le miroir où je vois l’âme et le cœur de mon Bien-aimé est la Sainte Face. Les mystères d’Amour sont caches dans le Visage de notre Epoux. Je L’aime car Jésus n’est qu’’Amour et Miséricorde.

3 -Thérèse, tu dis que tu aimes Jésus. Pour toi, qu’‘est-ce qu’’aimer?

AIMER!, comme notre cœur est bien fait pour cela! Parfois je cherche un autre mot pour exprimer l’Amour, mais sur notre terre d’exil, les paroles sont impuissantes à rendre toutes les vibrations de notre âme. Il n’y a que l’Amour qui puisse nous rendre agréables au Bon Dieu… Je comprends maintenant que la charité parfaite consiste à supporter les défauts des autres, à ne point s’en étonner de leurs faiblesses, à s’édifier des plus petits actes de vertu qu’‘on leur voit pratiquer, mais surtout j’ai compris que la charité ne doit point rester enfermée dans le fond du cœur… Aimer, c’est tout donner et se donner soi-même.

4 -Therese, tu viens de parler de nos faiblesses et de nos imperfections. Comment assumes-tu les tiennes? Sont-elles pour toi un fardeau écrasant? As-tu des défauts?

Tu te trompes si tu crois que je marche toujours avec ardeur dans le chemin de la vertu. Je suis faible et bien faible. Tous les jours j’en fais une nouvelle expérience. Mais Jésus se plaît à m’enseigner comme à Saint Paul la science de se glorifier dans ses infirmités. C’est la une grande grâce et je prie Jésus de te l’enseigner car là seulement se trouvent la paix et le repos du cœur: Quand on se voit pécheur et misérable, on ne peut plus s’admirer et on ne regarde que l’unique Bien-aimé, notre Sauveur Jésus-Christ!

5 -Regarder ton Bien-aimé et Lui parler dans le secret du cœur… Qu’‘est-ce que prier pour toi?

Aux âmes simples, il ne faut pas de moyens compliques: je dis tout simplement au Bon Dieu ce que je veux lui dire, sans faire de belles phrases et toujours Il me comprend. Le Seigneur ne se fatigue pas de m’entendre lorsque je lui dis tout simplement mes peines et mes joies comme s’Il ne les connaissait pas. Pour moi, la prière, c’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le Ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie… Enfin c’est quelque chose de grand, de surnaturel qui me dilate l’âme et m’unit à Jésus.

6 -Thérèse, en t’écoutant parler, je vois que tu as l’air d’être heureuse. Pourtant tu as fait l’expérience de tes limites affectives, physiques et spirituelles… Dis-moi ton secret!

Moi, je suis toujours contente de ce que le Seigneur me demande… Je trouve toujours ma part belle! Mon petit moyen, c’est d’être toujours joyeuse, de toujours sourire, aussi bien quand je tombe à cause de mes faiblesses que lorsque je remporte une victoire. Je tâche d’avoir l’air contente et surtout de l’être en permanence. L’unique bonheur sur la terre, c’est de s’appliquer à toujours trouver délicieuse la part que Jésus nous donne.

7 -Une dernière question: Quelle confiance t’anime dans ta marche quotidienne?

Je sens toujours la même confiance audacieuse de devenir une grande sainte, car je ne compte pas sur mes mérites, n’en ayant aucun, mais j’espère en Celui qui est la Sainteté même. C’est Lui seul qui se contentant de mes faibles efforts, m’élèvera jusqu’à Lui et, me couvrant de Ses mérites infinis, me fera Sainte.

8 -Thérèse, si aujourd’hui tu devrais recommencer ta vie, comment ferais-tu?

Je ferai comme j’ai fait… Sache bien aussi que je suis et reste pour toute l’éternité ta vraie petite sœur qui t’aime dans le Christ!!