TON VISAGE (lettre d’une épouse à son mari défunt)


Ton parcours sur notre terre est désormais terminé.

Le mien se prolonge dans le sillage du tien, du nôtre, nous qui avons été maries pendant tant d’années, car tu détesterais me voir séparer le tien du nôtre.

Pour pouvoir faire face à ta disparition, je me répète sans cesse que je t’ai conduit jusqu’au port, que, jusqu’au bout, j’ai été, tout prés de toi, ton plus solide soutien, comme tu le disais. Tes paroles, tes silences, tout cela m’aide à surmonter le désespoir. Tu as été mon âme de confiance et d’amour et je crois avoir été le tien.

Aux heures de doute et de perplexité, je continue à t’interroger comme autrefois et n’ai pas de peine à deviner ta réponse, car tu es toujours auprès de moi! J’avais fait de toi mon centre de vie et celui de notre famille et je sais que tu continues à l’être du haut du Ciel.

Il y eut, il y a quelques mois, la dernière nuit, ton cadavre inerte, pâle comme un linge, ce trou vide au milieu de ma vie, ce trou qui a grandi et qui t’a englouti de manière irrévocable.

Peu à peu, au cours des mois, j’ai pu surmonter la douleur de la séparation et te remettre au centre de ma vie, avec ton visage de vivant, heureux et riant au milieu de nous.

L’infini, c’est l’infini de ton amour, c’est l’infini de ton visage.

Père Philippe BLOT.mep